ecrire sa biographie pour transmettre son histoire

Quand l’histoire s’écrit dans l’Histoire

8 avril 2019

Pour vous accompagner et vous aider à conserver votre mémoire familiale ainsi que votre mémoire personnelle, Porte-plume éditions conçoit, écrit et fabrique des livres sur-mesure qui vous permettront de devenir à votre tour, des passeurs d’histoires. Écrire un livre, c’est gonfler la page des mots qui sont les nôtres pour ainsi céder un ensemble d’évènements à ceux qui viennent ponctuer notre quotidien. Écrire un livre, c’est également devenir l’acteur de sa propre histoire : s’approprier par la phrase le fil d’une existence qui, quelle qu’elle soit, brille par sa singularité. Écrire un livre, c’est enfin une manière de figer le temps pour en faire don, à soi, et aux autres ; c’est écrire l’histoire dans l’Histoire.

 

Écrire son histoire dans l’Histoire

Souha Fawaz Bechara naît à Beyrouth le 15 juin 1967. Elle ignore que son histoire personnelle prendra racines aux confins des conflits israélo-palestiniens ; à l’aube de la guerre fratricide qui opposera ces deux nationalismes à forte dimension religieuse, Souha Bechara rejoint le Parti communiste libanais et fait ses premiers pas dans le sillon de la résistance. Elle y verra sa jeunesse s’évanouir entre les murs de la prison clandestine de Khiam pour avoir tenté d’assassiner le général Antoine Lahd, membre de l’Armée du Liban du Sud. C’est sous le prisme de l’Histoire, que Souha Bechara a écrit la sienne.

 

S’écrire pour s’inscrire

Dès lors, cette histoire qui s’inscrit dans un récit plus grand que soi — et à laquelle il est d’usage d’amputer la majuscule — a déjoué l’obsolescence, a contourné l’oubli et la finitude sous la plume de Wajdi Mouawad. Ce dramaturge libano-québécois produit, sur le terreau mémoriel de l’Histoire, le récit des histoires : des histoires négligées, survolées, balayées, pour espérer trouver du sens dans ce qui en semble dénué, pour tâcher de trouver l’Humain dans l’Horreur.

 

L’écriture comme guide

Ainsi l’œuvre toute entière de Wajdi Mouawad s’acquitte du poids de la dette générationnelle, et de celui de la construction identitaire. Avec Incendies, l’auteur et metteur en scène met des mots sur ceux de Souha Bechara. La fiction opère une métamorphose aux accents réalistes ; Souha Bechara se soustrait à Nawal Marwan, mère de jumeaux, Simon et Jeanne. Ceux-ci, après le décès de celle qui a donné vie à leur histoire, cherchent à retracer leurs origines : l’écrit guidera leur quête identitaire jusqu’au Moyen-Orient, pour que ce qui a été laissé en suspens trouve un point final dans la rencontre de l’Autre, et sur le ciment de la prison secrète de Kfar Ryat.

 

Transmettre l’écrit, transmettre la mémoire

Plus tard, dans Tous des oiseaux, c’est par le prisme de la relation d’Eitan, jeune scientifique allemand d’origine israélienne, et de Wahida, doctorante, américaine d’origine arabe, que Wajdi Mouawad nous invite à réfléchir la notion d’intersubjectivité. Le premier perçoit le monde à travers le vocable de la génétique, la seconde se voue corps et âme à retracer l’histoire de Hassan Ibn Muhamed el Wazzân, diplomate musulman livré au pape Léon X par des pirates et converti au christianisme en échange de sa libération. Cette relation qui met en déliquescence les frontières géographiques soulève les problématiques ayant trait à la transmission d’un capital historique, culturel et familial.

 

Écrire et accompagner : léguer des clés de compréhension

Finalement, l’identité se modèle sur les traces d’un patrimoine qui n’a existence que dans sa transmission : propager pour être l’arbre moteur qui, à jamais, aura légué un mouvement aux roues ; se raconter pour comprendre, mais également offrir l’histoire de soi pour aiguiller celle de l’Autre. Écrire une biographie, c’est ainsi faire le don du récit de ce que l’on cède à nos proches, à nos rencontres, à tous ceux qui ont un jour partagé ou croisé le chemin sur lequel nous nous sommes construits et au bout duquel, espérons-le, nous nous sommes trouvés.

 

Écrire, c’est composer en contrepoint : superposer les mélodies qui sont propres à soi, et pourtant partagées par un orchestre qui nous dépasse. Cet orchestre qui dissone parfois, mais qui entonne toujours, Porte-Plume se propose de vous aider à en dresser le portrait au détour d’un livre qui, comme vous, doit se distinguer par son individualité à facettes multiples. Coucher les mots au creux d’un livre, c’est s’écrire, pour soi, mais c’est également s’écrire à partir de l’Autre, et pour lui : une biographie polyphonique, aux accents singuliers.

 

Laura