Récits de cuisine
Quand la cuisine est le point de départ pour raconter des souvenirs.
Un livre de cuisine et une biographie en même temps ?
Ce n’est pas un simple livre de cuisine et ce n’est pas une simple biographie. C’est un livre de famille, un livre de souvenirs, un livre si précieux pour garder en mémoire les souvenirs familiaux et les délicieuses recettes.
A l’origine de Porte-plume
J’ai imaginé les récits de cuisine quand je devais avoir 15 ans. Il faut dire que j’ai la chance d’être née dans une famille de cuisinières. Chez nous, la cuisine c’est tout un art, et les repas de famille sont sacrés. Chaque plat a une histoire. Il a été appris par quelqu’un, il est apprécié par d’autres, il a été inventé, transmis. Il réunit autour de la table. Il est source inépuisable d’anecdotes. Quant aux cuisinières, elles méritaient un livre chacune. Et c’est l’envie d’écrire ce livre qui m’a poussé à créer Porte-plume.
Mes grands-mères
Mes deux chères grands-mères. Je viens de les perdre, et elles me manquent tant. Il me reste ce livre. Point de départ de Porte-plume, que je tiens dans mes mains et qui me pousse à cuisiner, pour retrouver un peu les souvenirs réconfortants de mes deux grands-mères.
Elles s’appelaient Macha et Jacqueline. Elles étaient si différentes et pourtant l’importance accordée à la cuisine les rapprochait. Macha de Pologne, cigarette en bouche, reine de la pâtisserie et férue de romans. Jacqueline d’Alger, joviale et moqueuse, reine du couscous et amoureuse de la mer. Mes grands-mères ne sont plus. Mais leurs souvenirs, leurs recettes, leurs photos, leurs anecdotes, leurs histoires sont conservés dans ce livre.
Livre de cuisine et biographie, les récits de cuisine
J’ai écrit ce livre pour connaître les histoires de mes deux familles. La cuisine était presqu’un prétexte, une aide pour interroger mes grands-mères. Parler d’une recette est plus simple que de raconter d’emblée ce qui s’est passé pendant la guerre. Expliquer qui aimait manger ce gâteau ou à quelles occasions on mangeait ce plat, est plus simple que de parler de la guerre d’Algérie. La cuisine comme point de départ pour connaître son histoire.
La cuisine en héritage
Mais la chose à laquelle je n’avais pas pensé du haut de mes 15 ans, c’est qu’un jour, je ferai la démarche inverse : je fais aujourd’hui les recettes de mes grands-mères, pour retrouver leurs gestes, pour goûter mes souvenirs, pour penser à elles et à ce qu’elles m’ont transmis. Le pouvoir de ces récits est magique. Il m’a permis de découvrir les histoires de mes deux grands-mères et aujourd’hui il me permet d’être avec elles.
J’aime quand ma cuisine sent comme chez ma grand-mère, j’aime me surprendre en train d’imiter leurs gestes et leurs attitudes.
Je sais qu’elles sont avec moi, et qu’elles seraient si heureuses de voir les petites mains de mes enfants pétrir une pâte pour un roulé au chocolat ou plier délicatement un délicieux bestel.