Aujourd’hui, nous profitons d’un calage pour vous parler d’une des étapes importantes lors de l’impression d’un livre d’entreprise : le bon à tirer. Un moment crucial, mais auquel on ne pense pas forcément lorsqu’on veut imprimer un livre.
Imprimer un livre d’entreprise, c’est tout un art !
Le bon à tirer : le dernier moment de rectification pour le livre
Le calage machine est une étape où l’on voit pour la première fois comment le livre rend imprimé sur le papier choisi. Le contenu du livre y est imprimé en grandes planches, qui correspondent aux cahiers du livre. Ces grandes planches seront ensuite pliées, coupées, cousues, collées, reliées pour donner un ouvrage.
Imprimer un livre d’entreprise n’est donc que la première étape du tirage des livres. Mais il s’agit de la dernière étape où l’on peut rectifier le contenu du livre. Plus que rectifier des coquilles ou placement d’images, il s’agit de rectifier les paramètres d’impression. Comme le papier a toujours un comportement différent d’un écran, le rendu couleur réel varie des maquettes vues sur ordinateur. Qui plus est, nos écrans sont en plus rarement calibrés, ou avec des niveaux de luminosité différents. Vous pouvez vous rappeler ce moment viral il y a quelques années où les internautes débattaient de la couleur d’une robe pour en avoir la preuve !
L’étape de photogravure a évidemment un rôle à jouer avant cela. Le photograveur, disposant d’un matériel adapté et connaissant les normes d’impression, peut atténuer les différences entre les photos d’un livre. Il sait en régler la colorimétrie pour que les visages ne rendent pas trop rouge ou trop jaune. Mais son travail est sur les photos. Mais le bon à tirer, par le calage machine, ne s’arrête pas à ça.
Les couleurs choisies pour les textes, les aplats, la couverture, les éléments graphique doivent aussi être équilibré. Le but de ces dernières modifications est que le livre imprimé corresponde à ce que le client a validé le plus près. C’est pour cela que cette étape est le bon à tirer. Les cahiers sont validés un à un. Des modifications à la marge sont faites si nécessaire. Puis nous signons le cahier pour valider qu’il est bon à mettre en livre.
Surtout pour l’impression offset, que nous utilisons pour nos livres d’entreprise, c’est un moment important. Les plaques utilisées pour l’impression sont à « usage unique ». On ne peut pas réutiliser la même plaque pour réimprimer plus tard, elle est déformée, abimée par la 1ère impression. Si la couleur n’est pas bonne, et qu’il faut réimprimer, les frais de calage machine sont à réengager de zéro. Les plaques sont à repréparer. C’est donc à la fois chronophage, et gourmand en ressource.
Voilà pourquoi le bon à tirer est une étape essentielle de l’impression d’un livre d’entreprise.
Ce qu’on voit et peut changer au bon à tirer
A l’impression, on se rend compte de comment le papier réagit. Un papier blanc et un papier crème ne vont pas montrer la même couleur à même fichier imprimé. Un offset va « boire » plus l’encre et donc atténuer l’intensité de couleur légèrement. Comment joue-t-on avec ces rendus ?
C’est là que l’expertise de l’imprimeur va entrer en jeu. Il va pouvoir, de manière localisée, changer les paramètres d’impression. Par exemple, si une même couleur fait fil rouge le long du livre, on va pouvoir commencer par caler quel rendu cette couleur doit avoir. Lors du calage, on va valider d’abord les paramètres pour que cette couleur soit fidèle à ce que le client attend.
Quant à modifier l’impression d’une image précise, c’est possible, mais dans une certaine mesure. Il faut garder en tête que :
- Il s’agit de modifications de couleur. Si l’on se rend compte d’une coquille ou d’un problème grave à ce moment du projet, il faut modifier les fichiers. Une nouvelle plaque sera recréée pour les nouveaux fichiers de page.
- L’imprimeur peut modifier les paramètres couleur sur une bande qui fait toute la plaque. Les plaques impriment un cahier entier. Donc sur une même bande verticale, baisser un peu le jaune pour une image va le faire sur une bande couvrant deux pages. Sur un ouvrage comprenant de grands aplats de couleur, il est donc très difficile de changer quelque chose à ce stade.
- Les modifications sont à la marge : on peut baisser ou augmenter un peu le magenta, jaune ou cyan, ou la charge de noir. Mais changer totalement la couleur d’un élément est impossible à ce stade. Si l’on se rend compte qu’un élément devrait être vert alors qu’il est rouge, il faut repartir au stade fichiers d’impression. Les modifications sont donc pour assurer la fidélité couleur du livre aux fichiers.
Un exemple qui nous est déjà arrivé : la couleur de la peau est trop rouge ou trop jaune à cause du papier. L’imprimeur va donc tenter de nouveaux réglages. Par son expérience, il sait estimer ce qu’il faut changer, et a rôle de conseil dans cette situation. Après le retirage modifié, si les nouveaux réglages sont meilleurs, on les valide.
Choisir les derniers détails lors du bon à tirer
D’autres détails restent à définir. On profite d’avoir les cahiers et le rendu couleur définitif pour choisir la tranchefile par exemple. La tranchefile est ce petit bout de tissu qu’on voit en haut et bas du livre, à l’endroit où le bloc papier est relié à la couverture. L’on choisit parmi les catalogues de couleurs disponible pour avoir le rendu le plus beau avec le reste du livre. Il est donc plus aisé de le faire en ayant la couleur réelle.
De même lorsqu’on ajoute un ruban marque-page à un livre ! On voudra choisir la couleur adaptée au rendu du bon à tirer.
Le bon à tirer : la concrétisation d’un projet
Mais le bon à tirer n’est pas qu’une étape de réglages minutieux. Que c’est agréable de voir les cahiers imprimés, de presque voir le livre enfin ! Après plusieurs mois de projet, passant d’abord par la conception, une phase terrain, puis rédaction, il a fallu maquetter. Puis, l’on a fignolé les maquettes pour que la mise en page corresponde parfaitement à l’idée du client. Le bon à tirer est la concrétisation d’un projet qui peut avoir duré quatre, six mois.
C’est pour nous un moment de fierté, mais aussi l’indication qu’un projet se finit bientôt. On pense alors à l’après ! A ce moment d’un projet, nous avons toujours hâte de savoir comment nos clients trouveront le livre. Nous espérons qu’ils seront heureux de ces livres. Et nous avons hâte de pouvoir les partager avec le monde.
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